Décryptage: le jour du dépassement
Comprendre la notion de journée du dépassement
Déterminé par l'organisation à but non-lucratif Global Footprint Network, le jour du dépassement représente un seuil après lequel les ressources que la Terre peut produire en un an sont épuisées. Autrement dit, à partir de cette date qui ne cesse d’avancer, nous vivons à crédit jusqu'au 31 décembre 2022. Cet indice rendu accessible au grand public rend l'urgence climatique indéniable. Le jour du dépassement marque à la fois l’impact de nos modes de vie individuels et du fonctionnement de chaque pays au niveau global. Rien de plus concret pour rappeler les limites de notre planète.
Comment est calculé le jour du dépassement ?
Pour arriver à la quantité de planètes nécessaire, on divise le nombre d’hectares de biocapacité de la planète par l’empreinte écologique (en hectares) de l’Humanité. On multiplie ensuite ce chiffre par le nombre de jours dans une année. Il s’agit bien là d’une moyenne globale, car certains pays puisent davantage dans les ressources planétaires que d’autres. Par exemple, un jour du dépassement spécifique aux États-Unis correspondait au 31 mars et pour la France au 5 mai cette année.
Le calcul de la biocapacité de la Terre fonctionne en termes de surface, celle dont nous avons besoin pour subvenir à nos besoins. Celle-ci inclus :
- les terres cultivées,
- les patûrages,
- les forêts pour subvenir à nos besoins,
- les forêts pour absorber le carbone des énergies fossiles),
- les zones aquatiques
- les surfaces construites.
Notons que l'empreinte carbone constitue 60% de l'empreinte écologique au global. Il suffit de se pencher sur les chiffres qui correspondent à l’année de la crise sanitaire pour s’en rendre compte, l’épuisement de nos ressources planétaires a ralenti en 2020. On peut supposer que l’arrêt d’un nombre d'industries, du trafic aérien et maritime y a été pour quelque chose.
Une date symbolique qui reflète notre empreinte écologique
Le jour du dépassement climatique est devenu un puissant outil de communication, car plus percutant auprès du grand public. Ce n'est que depuis 2006 que le Global Footprint Network communique sur cette échéance calculée à partir de notre empreinte écologique. Auparavant, l'organisation raisonnait en nombre de planètes nécessaires à l’activité humaine, une image de la nature en danger moins évocatrice. De fait, elle pouvait laisser à penser que nos ressources naturelles pouvaient aussi provenir d’ailleurs (coucou la conquête de l'espace). Déterminer une date annuelle à partir de laquelle les êtres humains consomment au-delà de leurs moyens met l'accent sur la notion de limites planétaires.
Le jour du dépassement ne suffit pas
Une moyenne générale pour la Terre entière, le jour du dépassement marque les esprits, comme le fait une photo de la nature victime de la présence de l’Homme. Mais beaucoup reste à faire. Car le climat est un phénomène difficile à mesurer et la réponse courte est que "oui, nous sommes en surconsommation", mais lorsque l'on cherche des solutions, on voit bien que ce n'est pas si simple et que tout est lié... Par exemple, la biocapacité ne prend pas en compte le taux de perte de biodiversité.
À quels enjeux s’attaquer pour inverser la tendance ?
Selon la WWF, la cause majeure de notre consommation trop importante des ressources est un système agroalimentaire peu durable. L’alimentation monopolise 55% de la biocapacité de la planète. Si nous voulons réduire la consommation la somme des émissions mondiales de gaz à effet de serre, alors c’est à ce système qu’il faut réparer en priorité. Quelques solutions incluent :
- l’agroécologie, notamment l’agriculture régénératrice, une image de forêt comestible nous vient à l’idée,
- des chaînes d'approvisionnement locales,
- des méthodes de pêche respectueuses des océans
- La réduction de la consommation de viande et ne plus voir d’image de forêt victime de la déforestation.
Tous des enjeux pour lesquels toute personne peut agir au quotidien, en faisant ses courses ou en signant une pétition en ligne.
Ensuite, il s’agira de privilégier et de développer l’utilisation des sources d’énergie renouvelable, comme l’a fait Antoine Rose pour le studio Art Factory qui imprime les photographies X-Plorar. Il est évident que seuls, nous ne pouvons inverser la tendance. En revanche, une solution est envisageable dans la somme d’actions individuelles et collectives, sans oublier l’énorme enjeu politique qui est de pousser les gouvernements à faire de l’urgence climatique une priorité dans la gouvernance des territoires.
Si le jour du dépassement nous rappelle que les ressources de notre planète ne sont pas infinies, il fait partie d'un ensemble d'informations et de baromètres qui mesurent l'état de l'urgence climatique. Le calcul de son empreinte carbone personnelle peut déjà vous donner un indice sur comment vous pouvez entamer une réduction de votre impact écologique et préserver ces environnements qui nous permettent de prendre une belle photo de nature ou une image de forêt inspirante.